[Dé]Confinée, mais pas que … !

Samedi matin, j’ai participé à une méditation collective organisée et offerte par Séverine Davy, Psychologue et Gestalt praticienne. Elle demande ce que nous ressentons dans ce moment encore plus particulier : cet entre-deux, cette impression de fausse liberté.

« Quelque chose est en train de se terminer mais n’est pas encore terminé ».

Elle propose de retrouver son ancrage pour se réapproprier son intégrité via la respiration.

Qu’est-ce que vous ressentez là dans ce moment ? 
Là juste maintenant ?
Regardez ce que ces quelques semaines ont fait germer ?

Je sens bien la confusion, je ne suis ni contente, ni triste, je ressens peut-être une sorte de morosité … Je m’appuie sur ma respiration pour retrouver mon unité pour rester à présente à moi-même et enfin trouver ou pas, une réponse à cette situation inconfortable.

 Ces questions ont eu un effet magique ! Je me suis retournée sur ce chemin de 55 jours, je me suis vue empêchée de vivre mon quotidien comme je le souhaitais … Puis, je me suis mise à ranger, à nettoyer, à ne rien faire, enfin … pas très longtemps ! Et tout à coup, je me suis mise à créer, à me sentir plus vivante que jamais, avec des moments de tension, certes, mais aussi des moments de joie et de complicité avec les miens. J’ai pu offrir aussi des moments de soutien à des personnes en difficulté. J’ai construit des relations plus profondes, plus denses avec mes amis et mes clients. Je crois que je comprends au plus profond de mon être ce qu’est l’essentiel, distance ou pas.

Je peux résumer ces 55 jours de confinement par des partages, des rires, des larmes, des disputes, de la rage parfois, tout ce qui fait l’humanité … Mais aussi une remise en question professionnelle qui a conduit à une transformation de certaines de mes pratiques.

Qu’est-ce que je peux mettre en avant de cette expérience ?
De la joie ? Du désagréable ? Du nouveau ? De la surprise ?
Qu’est-ce que je souhaite garder ?
Qu’est-ce que je pourrais semer pour pouvoir les garder ?

Depuis 10 jours, ces questions sont d’actualité, je les pose à mes clients, aux équipes que j’accompagne, qui sont plus inquiets du déconfinement, que du confinement, car nous le savons bien, ce n’est qu’une petite étape.

A nouveau, une période inconnue se présente, sans trop de repère, rien n’est stable, tout est incertain. Comment manager les équipes dans ces conditions ? Qu’est-ce qui a été bénéfique, tout compte fait dans cette période ? Qu’est-ce que vous gardez des ces pratiques ? Comment allez-vous faire le point avec chacun des membres de votre équipe ?

Peut-être que n’avez-vous jamais été aussi proche de vos équipes, aussi régulier ? Tout cela parle d’une bienveillance nécessaire plus consciente. Comme un cordonnier, mal chaussé, j’avais tout simplement oublié de me poser ces questions à moi-même …

Alors, lors de ce moment de pause que je m’octroie au quotidien, je me suis donc faite la promesse d’entretenir, d’arroser et d’honorer ces graines qui ont vu le jour pendant cette période si étrange.

J’espère sincèrement que ceux qui ont vécu durement cette période si inédite, que ceux qui ont eu la sensation d’un enfermement ou d’une prison imposée par cette crise sanitaire, voire même de la violence au sein de leur foyer, ont pu entrevoir ne serait-ce qu’une lueur d’espoir. Pour cela, Nelson Mandela, enfermé 28 ans dans une geôle de 9 m² est le plus beau des exemples.

Je souhaite que ce petit écrit vous donne l’occasion d’avoir envie de faire de même, de vous déployer comme nous ne l’imaginions même pas, peut-être vous nourrir de ces réponses qui vous sont venues pendant ces quelques mots inspirés par cette méditation. 

Merci infiniment Séverine, pour ces moments offerts loin du tumulte de la vie et pour ces questions d’aujourd’hui pleines de sens et d’ouverture vers demain.

Qu’allons-nous faire de cette expérience
qui nous a été imposée ?