Oser la Gestalt en entreprise

La Gestalt thérapie est née d’un verbe allemand « Gestalten » signifiant « mettre en forme ». Elle se préoccupe de ce qui prend forme, de ce qui s’organise, se structure dans l’instant du contact entre une personne et son environnement. C’est un coaching humain focalisé sur le lien entre le coach et le coaché.   

Pourquoi oser la Gestalt en entreprise ?

Parce qu’il est essentiel pour les êtres humains de trouver leur place et du plaisir au sein d’un système, que ce soit leur famille, leur entreprise ou une association, nous avons choisi de les aider à travers cette méthode. Nous agissons, dans l’ici et maintenant sur les interactions de la personne avec son environnement professionnel, personnel et social. La Gestalt thérapie vise à développer l’autonomie, la responsabilité, la « réflexivité », le recul sur leur quotidien et la créativité de nos clients tout en favorisant le dialogue entre les pensées, émotions et sensations corporelles. En Gestalt, nous devenons un ethnologue, nous affûtons tous nos sens, pour ressentir, voir, comprendre leur monde et leur manière de le voir.

En Gestalt, tout est une histoire de cycles, comme dans le fameux film « Le jour sans fin ». Et en tant que coach, nous sommes là pour arrêter ce processus de « toujours un peu plus de la même chose ».

En Gestalt, nous devenons un ethnologue,
nous affutons nos sens.

Comment ? En accueillant tout ce que notre coaché va nous dire, en nous étonnant, en questionnant leurs certitudes. Et notre coaché, il va en dire des choses… Comme le dirait Jacques-Antoine Malarevitch : soit nous sommes noyés par l’information, soit nous sommes pendus par l’affectif, voire les deux !

Dans ce flot de paroles, le coach gestaltiste choisit l’ajustement créateur. Il ne se laisse pas enliser par l’information. Il freine voire stoppe son coaché et lui demande pourquoi il a besoin de raconter tout ça, là maintenant.

La Gestalt est l’un des moyens de nous affiner, d’affiner notre présence, notre écoute, notre ressenti, pour être entier à ce qui existe. Elle permet un coaching subtil, humain, plus transformant, focalisé sur le lien, entre le coach et le coaché.

Comment se déroule une séance
de coaching gestaltiste ?

En gestalt, on parle du cycle du contact : c’est la manière dont on entre en contact avec un autre et comment son contact évolue tout au long de la séance.

Tout d’abord le Pré contact : comment le client arrive ? dans quel état ? comment il démarre la séance ? ce qu’il dit au démarrage ? suivi de la Prise de contact : comment l’énergie monte ? comment s’installe la relation ?
Vient ensuite le Plein contact : comment il s’engage dans la relation ? dans ce qu’il dit ? ce qu’il ressent ? souvent l’énergie est différente, on voit que la relation devient plus complice et surtout plus authentique.
La séance se termine par la Phase de retrait : elle permet l’intégration des informations enregistrées pendant la séance, et la séparation ou le Post contact.

Ce cycle peut être, ou pas, fluide et idéal. Mais souvent, il y a une phase qui “bloque”, “coince”, “grince”, voire “n’existe pas”. En tant que coach gestaltiste, nous serons vigilants pour repérer où est la difficulté de notre interlocuteur dans ce cycle.

Ce principe est le même tout au long du processus de coaching. Ce qui est étonnant pendant une séance, c’est qu’elle va se déployer de la même manière du début jusqu’à la fin du cycle.

Dans un esprit de relation authentique, nous tenons compte de sa réalité, de ses émotions, de ses représentations, de ses freins pour avancer ensemble, trouver ses propres ressources et traverser les obstacles.

Trouver des ressources, oui, mais comment ? Souvent en contactant ses « polarités » :
« Je crois que je suis en échec », « Allons regarder les réussites, il en existe au moins une. »
« Je crois que je suis introverti », « Allons voir les endroits où vous êtes allé vers l’autre » etc…

Tout simplement pour dépasser ce côté manichéen, on permet au coaché de pouvoir évoluer dans toutes ses dimensions, sans jugement et surtout de sentir ce qu’est l’ajustement. 

La Gestalt chez les dirigeants

Souvent les dirigeants que nous accompagnons, pensent vite et bien, ils sont souvent visionnaires, ce sont des leaders en puissance mais ils sont aussi, parfois, « usinés » comme diraient les Gadzarts*. Notre travail va leur permettre de réintégrer leur cœur, leur dimension affective et leur corps qu’ils finissent par oublier. Nous les invitons parfois à consulter un ostéopathe, ce que certains font, pour créer une cohérence tête, corps, coeur.

Créer une cohérence tête, corps, coeur.

La Gestalt, c’est donc une dimension humaine authentique, sans concession mais bienveillante. Une manière d’être, une juste impertinence respectueuse, une intégrité nécessaire pour faire face à une réalité incertaine et instable, une conscience de ses actes pour être enfin entier dans toutes ses dimensions. On pourrait même la qualifier d’esthétique.

La Gestalt,
une dimension humaine authentique, bienveillante,
une juste impertinence respectueuse, une esthétique.

FABIENNE L’HEUREUX

* Les Gadzarts : Le terme gadzarts, autrefois souvent orthographié « Gadz’Arts », désigne les élèves et anciens élèves d’Arts et Métiers ParisTech, qui était appelée « École nationale supérieure d’Arts et Métiers » ou « ENSAM ». Il s’agit d’une contraction de « Gars des Arts » : « Les Arts » ou « les Arts et Métiers » étant le diminutif habituellement donné à l’École. Ce surnom remonte à un très lointain passé, courant XIXe siècle et s’inscrit dans un contexte culturel interne à la communauté Arts et Métiers. Ce contexte illustre la longue lutte des élèves contre une administration de l’école à l’époque peu coopérative. Il a abouti aujourd’hui à une vie étudiante et associative très développée.